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18 octobre 2008 6 18 /10 /octobre /2008 08:11
Après cet aveu de son attirance pour Ludovic, Valentine se demandait si elle allait continuer  à se dévoiler, ainsi,ou garder pour elle ce qu'elle avait ressenti et vécu par la suite. Alors elle marqua un temps d'arrêt. A ce même moment, Jérôme se sentait de plus en plus attiré par la sincérité de Valentine qui l'avait fait entrer dans son jardin secret et lui en offrait quelques boutures. Elle reprit pourtant:
-"A partir de cette visite en cachette, chaque jour qui passait me rapprochait, en pensée, de Ludovic. Chaque jour, et plus encore, chaque nuit,, car au fur et à mesure que le temps passait, mon corps devenait plus sensible aux évocations que je faisais naître de ce grand échalas nauséabond ! Et je fus stupéfaite de me rendre compte que l'évocation de sa crasse, elle-même, devenait une sorte de drogue aphrodisiaque qui mettait mes sens en ébullition. A tel point que j'en vins, un beau soir, à offrir à mon intimité le soulagement qu'elle attendait de moi, chaque jour de manière plus impérieuse !
A ce moment, Jérôme tressaillit intérieurement, en songeant que la vue des pieds de Valentine qui avait provoqué en lui son évolution et son attirance vers elle, était faite, aussi, de l'envie de les toucher, de les caresser en les espérant moites et peut-être odorants ! Valentine continua:
-"Comme toutes les drogues, celle-ci devint tyrannique et exigea, chaque soir, de pouvoir apaiser mon tourment. Et je me rendis compte que le souvenir des odeurs qui émanaient de lui, faisaient partie de mon trouble et que j'avais besoin de leur évocation pour me mener ,avec un maximum d'intensité, à ce plaisir que je découvrais comme un miracle, après en avoir été privée depuis le début de ma vie !
J'en suis là de mes découvertes, sans avoir encore osé me manifester auprès de Ludovic, ni tenté de renouer des liens avec lui, et de pouvoir tester si mes fantasmes avaient de la valeur dans la réalité. Mais je compte reprendre contact avec lui, dès que je m'en sentirai le courage, et à cette idée, le me sens toute bouleversée !
Valentine était surprise de voir les changements qui s'opéraient sur le visage et dans le regard de Jérôme. Elle le comprenait mal, toute en se disant que les confidences qu'elle venait de lui faire étaient, peut-être, à l'origine de ces changements. Et le seul fait, qu'après des années de cohabitation, il semble s'interêsser à elle avec les yeux d'un homme et non plus ceux d'un"patron" la troublait beaucoup.
Mais pas autant que l'image de Ludovic qui s'imprimait en elle de plus en plus souvent et de plus en plus fort et la transformait, en marécage au coeur de la nuit, sortant de ces heures de fantasmes épuisées par ses désirs assouvis maintes et maintes fois,alors qu'elle avait vécu tout le passé de sa vie, sans la moindre tentation de se laisser aller aux manifestations d'un désir qu'elle n'éprouvait pas.
Elle sentait qu'il lui fallait se libérer de cette présence en elle qui devenait incessante ou alors y succomber. Mais accepterait-il ? Ou la rejetterait-il de son univers embrumé de poête chantant, parmi les lambeaux de ses pensées fumeuses et totalement dépourvues du moindre réalisme ?
Jérôme, lui, mourait d'envie de se lever de table. pour la prendre dans ses bras et l'entrainer dans cette chambre, où elle avait, si longtemps assuré l'effacement des traces de ses amours épisodiques, sans en éprouver la moindre gêne ! Mais s'il agissait ainsi, il prenait le risque de la voir se rebeller, perdant ainsi, toute chance de la conquérir, et par contre, gagnant celle de voir s'en aller de chez lui, à la fois la femme et l'intendante !
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