Gloria devrait être aussi ....!

Plus tard encore Belzébuth souhaitait voir Gloria devenir violeuse en bande, incendiaire de voitures, agresseuse de personnes âgées, faciles à détrousser. Elle pourrait devenir,aussi, maquerelle, trafiquante de drogues et peut-être même meurtrière! Elle serait aussi briseuse de couples, en détournant de leurs ébats, à son profit, des femmes sensuelles et vite béantes,et des maris démangés par le démon de midi.
C'était de la graine de pourriture de ce genre, qu'il voulait voir Ramon insuffler dans les veines de Gloria. mais ce n'était pas à coups de baisers et de câlins, ou alors pervers, qu'il y parviendrait !
Bien qu'elle n'ait jamais eu de prédispositions pour les amours saphiques, Belzébuth en instilla les prémices dans le corps et le cerveau d'Armelle dont il voulait faire l'initiatrice de Gloria aux caresses entre femmes. La petite Gloria, suçant son pouce dans son berceau, ne pouvait se douter de ce qui l'attendait. Alors que Ramon était réticent à toutes ces idées d'enseignement de la perversité, qui lui étaient suggérées, au cours de rêves étranges, dont il se réveillait la bouche pâteuse comme s'il avait trop bu la veille !
Quant à Armelle, elle s'étonnait de se sentir à la fois attendrie mais aussi tellement troublée en voyant le corps grassouillet et nu de sa fille, au moment du change ou de la toilette. Eprouvant, alors, un irrésisitible besoin de la toucher, de la caresser et de l'embrasser un peu plus longuement et intimement chaque jour !
Belzébuth se délectait de ces perturbations ressenties et vécues dont il était l'auteur, tout en sachant que Ramon et Armelle, même s'ils s'en étonnaient, se doutaient de l'origine de leurs troubles si bouleversants et se sentaient, alors, dans l'obligation de s'y soumettre ou de s'y laisser aller !

Alors que, pour une fois, Romain avait passé la nuit seul dans son lit, arrivant au port, au petit matin, il vit que le roof du Djinn était ouvert, mais Rémy n'était visible ni dans le poste de pilotage, ni sur le pont. Un peu inquiet, il descendit jusqu'à la cabine et entrouvrit la porte.
Deux corps dénudés, ondulaient l'un sur l'autre, enchevêtrés et tête-bêche, inconscients de leur environnement. L'un d'eux était celui de Rémy. L'autre appartenait à un garçon d'une vingtaine d'années, bronzé et lisse, sauf là où foisonnait l'épaisse forêt embroussaillée qui dominait une virilité massive et triomphante !
Romain eut un sursaut, fait d'étonnement, puis de déception et, enfin, de peine. Il regarda un instant le troublant tableau et s'apprêtait à refermer la porte, lorsque Rémy, qui avait deviné sa présence, en relevant la tête au dessus de son festin, expliqua, sans aucune gêne apparente:
-"Joël est mon copain depuis longtemps. Je lui ai raconté notre histoire et il est venu me rejoindre avec l'espoir de pouvoir partager nos joies et nos plaisirs."
Pendant ce bref discours, Joël s'était redressé, avait quitté la bannette et se tenait droit et nu, encore en plein émoi devant Romain, en plongeant son regard dans celui du marin. Sans défi, mais au contraire, avec des éclats d'un intense désir blotti au fond de ses prunelles.
Voyant le trouble qu'il provoquait, mais craignant d'être chassé du bord, usant de toute son audace, il profita de la situation pour tendre la main et créer un contact, déjà intime, avec le corps de Romain qui tressaillit. Joël sentit qu'il avait eu la bonne initiative et touché juste !