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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 07:14
Il parait que la supériorité de l'espèce humaine sur les espèces animales est d'avoir un cerveau plus développé que les autres. Au fur et à mesure qu'on apprend à découvrir les animaux on commence sérieusement à en douter, car la plupart d'entre eux, chacun dans leur espèce ont des facultés fabuleuses et que nous ne possédons pas. Il y a à peine quelques décennies que l'homme se penche vraiment sur les conditions animales et possèdent des instruments qui permettent de les étudier en profondeur.

Ce qu'on découvre, alors est proprement stupéfiant, même chez les espèces les plus infimes, du moins quant à leur taille. Serions nous capables, par exemple, d'entreprendre des migrations comme le font certaines éspèces, que ce soient les hirondelles ou les baleines, avec pour seuls moyens nos"instruments de bord naturels"?

Avons nous été capables d'organiser des colonies structurées avec chacun à sa place, dans un rôle bien défini, comme le fond, entre autres, les abeilles et les fourmis. Savons nous discerner rien qu'en la flairant si telle ou telle éspèce végétale est comestible ou non? Savons-nous prévoir, comme beaucoup d'éspèces qu'un tremblement de terre, un tsunami ou une éruption volcanique vont se produire.?

Nous avons su palier certains de ces manques en inventant des instruments ou des machines, mais rien de tout celà n'est inné en nous! Savons nous, comme les lemmings, nous jeter à la mer par millions, du haut d'une falaise, pour y mourir parce que la survie n'est plus possible faute de subsistances?

Des exemples comme ceux -là sont légions sur la terre, et nous restons pantois devant la sagesse des éspèces au sein desquelles les individus s'ils attaquent d'autres éspèces pour se nourrir ou se protéger, ne se détruisent jamais entre eux au sein de leur société. Quelle leçon !

Certes l'éspèce humaine à engendré des génies de tous ordres qui ont su créer dans beaucoup de domaines, mais elle possède aussi un mal fort répandu et pire que tous les autres et qui s'appelle "la bêtise", avec d'innombrables conséquences dramatiques à travers les âges.

A notre époque, et même aujourd'hui, nous en avons de tristes exemples en constatant ce qui se passe en Birmanie et aussi au Moyen Orient , ou dans certains Etats Africains et même jusqu'à la Maison Blanche à Washington !
En voyant voler les martinets autour et au dessus de ma fenêtre, je les vois foncer à plus de cent à l'heure, virer ou piquer sur place avec l'acuité visuelle qui leur permet à cette vitesse de repérer à plusieurs mètres telle ou telle éspèce d'insectes mille fois plus petits qu'eux et  qui feront les délices de leur repas! Quel avion si performant soit-il nous permettrait d'en faire autant? Avez vous vu des corbeaux voler dans une forêt aux arbres serrés sans jamais se cogner à aucun?
Un amusant slogan publicitaire dit aujourd'hui que l'éléphant est le seul animal qui ne sache pas sauter ! L'homme, par contre sait par nature parfois pour survivre mais le plus souvent sans raisons valables et même sans raison du tout, tuer son prochain avec cruauté et raffinement, et bien souvent, hélàs: "Au nom de Dieu!"



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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 10:11
Guidée par un instinct lié à ses dons de sorcellerie et à sa volonté, elle savait, en battant la campagne,escortée de son apprenti, dans quelle masure ou dans quelle ferme s'était installé le malheur. Elle s'arrêtait sur le chemin, serrant fort son bâton de coudrier et ajustant, contre son dos sa besace chargée d'onguents, de pommades,et d'autres décoctions. Et désignait à Romain le genre de calamité qu'ils allaient découvrir en entrant dans la maison pour proposer leurs services.
-"Tu vas voir, ici la mère est entrain de mourir d'une fièvre puerpérale!"
Parfois, il se faisaient jeter. Mais quelle mère éplorée refuse de l'aide en voyant son enfant rongé par la fièvre, au bord de l'agonie? Quel paysan, au flanc d'une vache en gésine incapable d'expulser son veau se détournera d'une main secourable et experte?
Pour une vache à délivrer, le travail était rapidement exécuté. Mais pour un enfant malade, il fallait, parfois, plusieurs jours à Armelle et à son aide-soignant pour voir tomber la fièvre ou constater l'effet des tisanes, enveloppements et bains d'herbes. Prodigués, par leurs soins conjugués, au petit corps brûlant et frippé, jusqu'à ce que tombe la fièvre et rosissent à nouveau les joues de l'enfant reprenant vie et criant sa santé revenue.
-"Votre enfant est sauvé, vous pourrez recommencer à dormir et à continuer de l'aimer!"
On les hébergeait, alors, dans un coin de la salle commune. Ils partageaient la soupe familiale, qui n'était, parfois qu'insipide brouet ou aussi, succulente et revigorante potée. Ils dormaient sur une litière de paille, serrés l'un contre l'autre pour se protéger du froid.
Et souvent, pour se conforter, mutuellement, ils s'offraient de discrètes reptations prodiguées, la nuit, en des royaumes intimes et heureux d'être visités. Leurs doigts avertis savaient le chemin à prendre pour atteindre des lieux sensibles à honorer de leurs ondulations.
Parfois, s'il gelait, trop fort, ils étaient invités à partager la couche conjugale. Grand lit de bois, souvent fermé et doté d'une épaisse couette. Ils partageaient alors, les remugles du couple en ferveur, et même , parfois les assauts revigorants en ces périodes de froidure.
Les enfants et les bêtes sauvées provoquaient, le plus souvent la reconnaissance et la générosité des parents et des propriètaires. Parfois, au contraire, l'impécuniosité ou la ladrerie retenaient pièces et billets au fond des poches. Mais alors, il n'était pas rare que le fermier retrouve, le lendemain, son poulailler saccagé par un renard aventureux, ou qu'une génisse se casse une patte en voulant sauter un talus.
Romain s'efforçait de concilier ses sorties en mer et ses pérégrinations campagnardes aux côtés d'Armelle. Manuel se désolait car la pitance était devenue maigre. Romain se voulait, le plus possible auprès de son aimée. A chaque nouvelle intervention, elle lui apprenait discrètement que faire et comment le faire. la joie lui tonnait dans le coeur lorsqu'il voyait un enfant reprendre vie sous l'effet du traitement appliqué. Il admirait le science d'Armelle et l'étendue de ses connaissances.
-"Tu es aussi bonne que belle, et aussi belle que le soleil sur la mer!"
Son amour pour elle allait grandissant et il lui arrivait, parfois, en pleine journée, ne pouvant plus se contenir, d'entrainer sa compagne au profond d'une grange pleine de foin pour lui prouver sa ferveur. La lune au milieu des étoiles!
Elle se laissait faire bien volontiers, ravie d'être honorée avec une telle fougue et un tel instinct du plaisir. Jusqu'au jour où elle se découvrit fécondée et bouleversée de l'être. Jamais elle n'avait imaginé se trouver dans ue telle situation, et devina que c'était là une ruse de Belzébuth pour savoir lequel était le plus fort de son instinct de femme ou celui de sorcière!
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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 06:31
La soirée de leurs retrouvailles au creux de la bergerie avait été si intense qu'Armelle ne désesperait pas d'arriver à ses fins. Tout en sachant qu'en s'impliquant tellement dans son entreprise, et en y prenant autant de plaisir, elle se mettait gravement en danger et risquait de s'y perdre coeur et âme aux yeux de son maître et seigneur.
Après avoir joué les ravageuses néfastes en solitaire, Armelle pensait que pour séduire ce marin qui sentait l'iode, le varech et le poisson,et le conduire sur les sentiers de Belzébuth, elle avait davantage de chances d'y parvenir  en lui enseignant d'abord les recettes destinées à faire du bien aux humains,à les aider à vivre alors qu'ils étaient en mauvaise santé, avant de changer de cap lorsqu'il serait vraiment conquis.
Alors, dans l'immédiat, elle allait lui apprendre à faire marcher les impotents, à redresser les tordus, soigner les enfants, plongés, à peine nés, dans les affres d'une morts presque certaine à cause du cordon noué autour de leur cou gracile, mais avide d'un air encore inconnu.
Et aussi, ressusciter les animaux malades,faire vêler les vaches et pouliner les juments dont les rejetons étaient mal engagés dans la vie et dans le vagin de leur mère. Apaiser les fièvres aphteuses, le mal de croup, et même calmer les fureurs de la rage.
En agissant ainsi, le sorcier devenait un ange au lieu d'être maudit.Partout on l'accueillerait avec joie. Sauf dans les villages pourris par la bêtise et la haine jusqu'à la moëlle, comme celui où avait péri sa mère. Elle avait encore aux oreilles,les voviférations de ses assassins:
-"A mort, salope, diablesse, doigtée par Satan, enfoirée par son chien!" Jusqu'alors, Armelle, tout en les harcelant de sa vindicte, avait fui, horrifiée, ces visages  sombres, tordus par la rancoeur, la jalousie, la méchanceté gratuite. Elle allait, par amour et pour Romain, tenter d' apporter un soulagement à leurs malheurs, tout en sachant que , pour la plupart, le mal était si profondément enraciné en eux qu'elle n'avait guère de chance de pouvoir les sortir de leurs ornières. D'autres suppôts avaient commencé un travail irréversible.
En secret, dans le tumulte de ses grottes infernales, Belzébuth savait qu'elle n'avait aucune chance de réussir. Et ricanait en lui-même, tout en copulant à la lueur des brasiers, avec l'une des favorites du moment. trop contente d'avoir été choisie, pour satisfaire le maître, au moins le temps d'une nuit.
Leurs corps, devenant éponges de désirs et de satisfaction en sentant, en elles,les brûlantes rafales de son plaisir, jaillissant d'une lance portée au rouge et tressaillantes de soubresauts hystériques. Avec le secret espoir que la saillie serait féconde. Mais sachant que dès l'aube, elles seraient rejetées comme des chiffes,gorgées de la liqueur de Satan mais délaissées au coeur du troupeau des courtisanes de l'enfer.

Pendant tout ce temps, Romain, amoureux transi, désertait les quais du port, son bateau et Manuel, son équipier de toujours et partenaire des pulsions irrépressibles envahisant les corps les nuits de solitude au cours des longues sorties en mer.  Nul poisson sorti de l'émeraude de la houle et de son écume, pour devenir éclair d'argent,ne ruisselait plus en frétillant sur le pont avant de devenir provende pour le marin et son acolyte, et vendu à la criée.
Il brûlait des feux de l'amour sous l'oeil un peu ironique et cependant ému d'une Armelle tendue d'émoi, aux seins érigés, en perpétuelle attente au dessus d'une conque océane au bourgeon gorgé de désir.
La gageure qu'elle s'était volontairement infligée la taraudait nuit et jour. Perpetuellement balancée entre d'irrépressibles élans et la certitude que Belzébut l'observait et la jugeait jusque dans les plus secrets méandres de son dessein !
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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 07:49
Sous l'empire de la caresse, une sorte de jappement tendre s'échappa de la gorge d'Armelle. Un couinement de louve en tendresse. Elle aurait voulu se faire légère comme un sylphe aux doigts de vent, mais la caresse un peu malhabile des gros doigts de Romain sur ses orteils avait fait tressaillir toutes les fibres de son corps et s'ouvrir sa fourche embroussaillée.
Le marin et sa démone étaient prêts à se rejoindre sur le bat-flanc. Pour la première fois, Armelle s'offrit, en un chuintement soyeux et mouillé. Romain, tétanisé, se sentant envahi par une soif impérieuse, sinua, d'instinct, pour aller se désaltérer à la source dont il voyait briller les luisances, dans le secret de l'alcôve marine.
-"Oui! Bois ma liqueur, mange moi, je fonds pour toi !" pensait la vallée déliquescente. L'intensité de son élan se mua en délire lorsqu' il sentit les doigts d'Armelle libérer de sa  prison, son désir aux abois. Les corps se tendaient, aimantés l'un par l'autre, tantôt soudés, tantôt entrelacés en une chevauchée, guidée par Armelle, jusqu'aux abysses de son royaume incendié. Romain fut le premier à qui elle donnait le droit d'en déchirer le voile pour atteindre la caverne aux parois de feu et de soie humide.

Si elle désirait s'attacher Romain corps et âme, c'était, avant tout, pour en faire un suppôt fidèle. Afin d'y parvenir, elle avait choisi le chemin de la volupté. Chemin qu'elle n'avait guère pu longer, jusqu'alors, étant fille de sorcière bannie de son clan.
Les rares moments où elle avait essayé d'apprivoiser un humain pour en faire un ami et, peut-être, un compagnon, elle avait été chassée à coups de fourche ou de bâton, quand ce n'était pas à coups de pierres, semblables à celles qui avaient tué sa mère. Pourtant, elle avait été une sorcière bénéfique, sans doute davantage qu'une démone maléfique.
Mais au début, par vengeance et pour sortir victorieuse du combat.,bien plus redoutable que les loups, les renards ou les rapaces, Armelle faisait mourir, une à une, dans leurs enclos, les vaches ou les brebis des bannisseurs.
A moins que ce ne soitent les volailles, s'étouffant par centaines, au sein de poulaillers, pourtant soigneusement clos. Ou, bien pire, quand c'était le jeune fils qui tombait la tête la première dans un puits, alors que la femme mourait de langueur au creux de ses draps souillés. Elle attirait, aussi, la foudre, incendiant, comme par hasard, fermes et récoltes.
Initier Romain à la sorcellerie, la concernait, la stimulait bien davantage que les élans partagés sur son bat-flanc.Même s'ils leur procuraient des envols communs les menant jusqu'au voile noir semé d'étoiles rouge et or du nirvana.
Belzébuth surveillait la progression du sillon de malheur qu'elle creusait savamment comme tous ses condisciples. Se réjouissant des ravages ainsi faits au sein de communautés humaines, campagnardes ou citadines. Nageant, grâce aux agissements d'Armelle, dans la fiente de la jalousie, les pustules de l'adultère, le sang des meurtres et la puanteur de la mort !
Il observait, avec curiosité, la décision prise par sa disciple, de circonvenir un honnête pêcheur, à l'âme candide, aux mains calleuses et au pied marin.Et de le faire en empruntant le chemin très peu usité, pour ce genre de contamination, des sentiments amoureux et du délire des sens. Le stratagème semblait sur le point de réussir, mais en était-ce vraiment un ?
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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 07:55
-"Tu vois, expliqua-t-elle à Romain: Ce bouillon aurait pu être destiné à Valentine, une femme du village de ma mère qui a participé activement à sa mort en faisant courir sur elle des bruits infâmants. Mais j'ai préféré lui jeter un sort et elle agonise. Dans deux ou trois jours elle sera morte, le corps couvert de pustules. J'ai attendu longtemps avant d'agir, mais la vengeance est meilleure froide!"
Romain se trouvait entrainé bien loin de l'étrave et du safran de son Djinn et se sentait moins empressé pour approcher celle dont il avait rêvé si fort, au delà des crêtes frangées d'écume des vagues assaillant son bateau pris dans la tempête.
Depuis que Romain avait partagé son bat-flanc, et qu'elle avait découvert la saveur douceâtre de sa virilité, Armelle avait décidé de séduire Romain,ce qui était fait, mais aussi de le forcer à s'engager avec audace, sur les chemins de l'intensité débridée dans ses élans. Alors que jusqu'à présent elle ne lui avait jamais rien accordé qui lui permette de la vivre. Mais désormais, elle voulait lever la barière des interdits! De tous les interdits!
Comme elle le faisait avec ses ennemis, elle pouvait, aussi, charmer certains humains et les envoûter pour les soumettre à son entière dévotion. quoi qu'elle fasse et quoi qu'elle dise, ils devenaient, alors, irréversiblement inconditionnels jusqu'à la mort.
Ce soir là, malgré l'oie entrain de rôtir, le coeur de poulet exhalant ses miasmes putrides et les effluves de pin portés par le vent, elle avait décidé d'ajouter à son pouvoir la domination de toutes les grisantes fragrances de son corps, retenues au secret,jusqu'alors, mais dont elle savait le pouvoir envoûtant.
Pourtant, depuis qu'il avait franchi le seuil de la bergerie, Romain qui était monté jusque là avec le coeur en chamade et le souffle un peu court, se sentait maintenant sur la défensive, Marin au coeur et à l'esprit sans détours,il était surpris et un peu frreiné par ce qu'Armelle venait de lui dévoiler sur ses pouvoirs et sa vie d'ensorceleuse.
Malgré cette réticence d'homme simple et courageux face aux dangereux pouvoirs que semblait posséder Armelle, il s'était insinué en lui, une sorte de léthargie langoureuse, voilée d'une sensualité engourdissant, d'abord ses élans avant de les exalter.
-"Toi mon bonhomme, tu ne m'échapperas pas!" se disait Armelle. Et tout en mordant à même dans la chair de l'oie rôtie, dont la graisse lui maculait le menton, Romain sentait son corps se transformer. Des vibrations avaient envahi ses reins, alors que sa virilité, de lourde et assoupie, au coeur de sa prison de tissu, devenait exigeante, batailleuse, puis encombrante jusqu'à la douleur. Et celà sans que el moindre geste eut été accompli.
Un reste de soleil couchant mettait le feu à l'horizon, éclairant encore un peu la pièce en contrepoint de la lumière du foyer. Lentement, subtilement, en nappes successives, des ondes émanant de sa cassolette océane, envahissait la pièce, grisant lentement Romain, assis à côté d'Armelle, comme auraient pu le faire des vapeurs d'alcool. Alors que la sauvage observait de son regard de louve en chasse, d'un jaune flamboyant, barré de noir, l'effet produit par sa tentative de séduction.
Tétanisé, fasciné, sans plus aucun contrôle, sans savoir ce qui le guidait, Romain se jeta à genoux, pour prendre entre ses mains calleuses les pieds d'Armelle délivrés, en un lent frottis de la pousiière du sol. Les doigts du marin tremblaient en effleurant les orteils enjôleurs, dont la moiteur chavirait tous ses sens. Il se pencha davantage, pour parfaire avec ses lèvres les gestes de ses mains. La tête d'Armelle bascula en arrière et ce mouvement découvrit, dans l'entrebaillement de sa tunique, le secret et luisant foisonnement de son désir.
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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 09:20
Après avoir réalisé que l'image du marin avait envahj, puis apprivoisé sa mémoire. Désireuse de voir Romain plus souvent, pour que flottent encore entre eux les filaments du désir, elle avait envisagé d'en faire son acolyte; Ajoutant, ainsi, un disciple à l'armée pourtant nombreuse de Belzébuth.
Même si cette idée n'était, en fait, qu'un cache-désir qu'elle avait scrupule à avouer, son maître et seigneur ne pourrait qu'approuver ce recrutement inopiné. Elle savait bien que sa règle de vie lui interdisait d'avoir un coeur, mais rien ne lui défendait, bien au contraire, d'avoir un corps dont les pulsions seraient librement assouvies.

Et face au corps harmonieux, aux viriles exhalaisons de Romain, elle était bien obligée de s'avouer qu'elle abdiquait sans conditions. En réalisant l'intensité des fourmillements, des bulles vaporeuses et des fluances marines qui émanaient du sien, lorsque dans le voile de la nuit, elle fantasmait sur celui du marin qu'elle avait soumis, sans beaucoup d'efforts par des gestes câlins.
L'évocation tellement précise sur l'écran de sa mémoire, de ce qu'elle avait vécu, à côté de lui, sur son bat-flanc, la transformait en sarment brûlant, tordu de pulsions et baignant dans le courant d'une féminité vite déliquescente. Ou parfois, aux premières lueurs de l'aube, en roseau courbé sous le souffle du désir,avant de s'écarteler sous le fouaillement de ses doigts amoureux !
Aussi, en le voyant s'approcher, silhouette hésitante, dans le couchant, elle était aussi troublée que lui. Mais c'était son coeur, d'abord, qui poussait Romain vers le seuil de la bergerie, alors qu'Armelle était entraînée par la véhémente tyrannie sensuelle de Belzébuth, transmise à son corps aux jambes tremblantes par une haleine brûlante et dévastatrice, soufflant au coeur de sa toison.

D'un geste de la main, détachée de son front, elle lui fit signe d'approcher et d'entrer, ne voulant pas risquer une effusion impulsive et réciproque sur le seuil, qui lui aurait fait perdre toute retenue.
Une fois entrés, elle le conduisit vers l'âtre, crépitant d'étincelles, de la grande cheminée où rôtissait une oie toute entière, laissant couler dans les braises de larges gouttes grésillantes de sa graisse. Capturée à l'aube, sur les rives de l'étang bordé de roseaux et nappé, à cet endroit, de lentilles d'eau qui avaient caché le piège assassin. Elle était morte étranglée par les doigts puissants de sa chasseresse, dans un grand claquement d'ailes en agonie.

D'un chaudron, posé sur un trépied, presque à même les braises, s'échappaint les borborygmes d'une épaisse soupe verdâtre, mixture d'herbes diverses où mijotaient les corps bouillis de limaces, de crapauds de serpents et même de petits rongeurs. Romain fit la grimace, mais Armelle, en riant explique:
-"Dis-toi que c'est une mixture du même genre, alliée à des bougies, du jasmin, de l'encens et un couteau que tu dois la vie!"
Pour entrer de plain-pied dans son projet d'initiation, elle lui proposa d'apprendre la préparation de certaines potions destructrices ou salvatrices et l'usage des objets rituels indispensables. Sur le tabouret de chevet, contre le bat-flanc, reposait un coeur de poulet lardé de longues épines.Il s'en dégageait une forte odeur de souffre et de sueur.
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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 07:25
La tempête était survenue, mettant en danger le bateau et son maigre équipage, qui n'avait dû sa survie qu'à l'audace de Romain pour amurer son étai avant au risque de voir le mât s'effondrer sur le pont ou sur sa tête!
Ce jour là, Armelle n'avait pas quitté sa tanière, ne voulant pas risquerd'être enlevée comme un fétu dans la bourrasque !
Revenu à terre, s'il avait cherché à la revoir, c'était pour lui avouer le feu qui le taraudait et lui en offrir la flamme. Même s'il devinait un probable refus, il voulait avoir tout tenté avant de s'avouer vaincu. Il ne supportait pas l'idée de traîner derrière lui, au fil des jours, le regret d'un peut-être possible.
Il l'avait vue sur le port où elle faisait semblant de flâner, alorsq u'elle était venue pour voir le ventre rebondi et l'étrave altière du Djinn et s'en souvenir sur son bât-flanc, à la nuit tombée. Sans vouloir en convenir, le passage de Romain affaibli, puis convalescent à côté d'elle avait laissé des traces.
Il l'avait rejointe, alors qu'elle se tordait les pieds sur les pavés disjoints du quai.Surprise par son approche furtive elle avait tenté de s'enfuir. Mais la poigne sur son épaule était ferme:
-"J'aimerais te voir et te parler, si tu le veux bien!" Elle voulait se libérer au plus vite:
-"Monte, un soir, à la bergerie, nous y serons tranquille."
En regagnant son bord, une farandole de lutins lui dansaient sur le coeur, alors que, sur le chemin du retour vers son refuge, Armelle se reprochait d'avoir renoué des liens avec le marin blond dont le prénom lui chantait dans la tête.
-"C'est bien la peine de tant chercher à oublier, et de flancher à la première occasion!"
Romain avait l'impression que les aiguilles du temps tournaient à l'envers tellement il était pressé de gravir le sentier caillouteux menant vers la bergerie. jamais il n'aurait osé imaginé une telle invite.

Les gestes de celle qu'il ignorait être une femelle du diable,lui remontaient en mémoire. Comment avait- elle pu les accomplir pour,seulement, étancher sa soif de virilité? Il savait que béait, en elle,un cratère profond, d'où pouvait jaillir une lave en fusion. L'accès à ce cratère, jusqu'alors, lui avait été interdit. mais sa montée, ce soir, vers le toît de lauzes et le granit des murs de la bergerie était, peut-être, le signe que la barrière pourrait être franchie. Prélude à des trémulations d'un corps soudain offert, parce qu'épuisé de se sentir éperdu !  Il n'en était rien, mais le seul fait de se retrouver, en tête à tête, face à cette louve sauvage et vindicative, aux regards de tendresse, jaune strié de noir, le laissait troublé et impatient, assis sur la rambarde de son voilier, assoupi sur le clapot du port.

En grimpant les derniers mètres du sentier menant à la bergerie, il la vit. En attente sur le seuil,un bras appuyé au chambranle et replié en auvent pour écarter les rayonnements du couchant. Tignasse de lin, blonde et raide, en forme d'auréole, visage de pâtre grec aux lèvres charnues. pieds nus, dans la poussière, vêtue d'une tunique de peau de chèvre, ceinte d'un toron de chanvre, elle semblait une apparition biblique, à Romain qui, pourtant, ne s'usait pas les genoux sur les prie-dieu des églises.
Coeur battant au rythme de la montée, il s'arrêta à un pas de la sorcière, ne sachant que faire de ses bras ballants qui auraient aimé se faire collier ou ceinture.
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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 06:11
Le monde est entrain de basculer dans une crise peut-être dramatique et dont beaucoup ne se relèveront pas ou blessés à vie ! Ce ne sont pas les conditions naturelles qui la provoque (du moins pas encore) mais ce sont des individus humains mais invisibles qui se cachent derrière des rideaux de fumée pour leurs plus grands profits et la ruine de presque tous les autres.

Actuellement, si le barril de pétrole a atteint des sommets vertigineux, celà ne vient  pas du manque de  la matière première, ( même si les pays producteurs protègent leurs réserves) ni de mauvaises conjonctures matérielles ou techniques , Ce sont des rumeurs sournoises lancées par des invisibles qui" font croire que" qui laissent entendre" qu'il pourait bien se produire tel ou tel évènement fâcheux dans telle ou telle circonstance , dans telleou telle raffinerie ou dans tel ou tel pays producteur. Tout cela étant propagé par Internet par les médias et autres canaux plus sournois encore. Alors la crainte s'insinue dans les esprits et la "peur de manquer" provoque des "provisions au cas où!" et les prix montent. Les experts vous diront que dans la situation actuelle de la conjoncture pétrolière réelle le prix du barril ne devrait pas dépasser la moitié de ce qu'il coûte aujourd'hui !
 
Il en va de même à la Bourse que ce soit des valeurs ou des matières premières. Autrefois les actions de telle ou telle Société représentaient sa valeur réelle en production en dévelopement et en recherche. Elles montaient ou descendaient en fonction de la bonne ou mauvaise marche de l'entreprise.
Mais maintenant, cachés derrière leurs ordinateurs dans le monde entier et vingt quatre heures par jour les spéculateurs ( les traders vous connaissez?) jouent sur les cours en les faisant baisser avec de fausses rumeurs quitte, parfois même à en vendre eux-mêmes pour enclancher la baisse et pour les racheter ensuite à bas prix  et attendre que les cours remontent en faisant alors une prise de bénéfices parfois minime sur une action mais importante sur un très grand nombre de ces actions!  Même procédés avec les matières premières, le cuivre, l'acier, le plomb, le zinc etc....

Quant au risque de famine dans le monde il vient de la monstruosité de responsables de différents pays, en Afrique, en Inde en Extrême Orient  et ailleurs,qui pour faire des profits géants ont décidé de supprimer les cultures vivrières et de les remplacer par dex cultures industrielles qui permettent de fabriquer des carburants, mais en bloquant ainsi des millions d'hectares cultivables qui auraient pu produire du riz par exemple du blé et autres produits comestibles et capables de nourrir les populations affamées alors que leur prix,du fait de leur rareté est devenu inaccessible à la plupart !
Et lorsque des pays généreux et mieux pourvus, envoient ces denrées comestibles pour palier la famine, ces envois ne profitent pas aux affamés mais aux dirigeants qui se les réservent pour les revendre à prix d'or !

Voilà de quoi est fait le monde d'aujourd'hui ! D'un ramasis de salauds adorateurs du veau d'or au détriment de la masse de l'humanité qui va chaque jour en s'apauvrissant!
 



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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 08:42
Elle avait alors quinze ans, mais était déjà suffisamment instruite en sorcellerie pour prendre le relais de sa mère. Qui l'avait conçue au cours d'une étreinte unique et nocturne avec un vagabond de passage, violoneux de plein vent, demandeur d'asile pour la nuit, à l'époque des grands froids et de la neige épaisse.

Armelle avait appris à subsister en pêchant à la main dans l'étang bordant une pinède profonde et sombre et en capturant avec des pièges faits de ficelles et de fil de fer les oiseaux migrateursde passage sur le plan d'eau et divers autres gibiers de petite taille.
Elle avait le coeur serré en voyant ces grands volatiles battre des ailes pour tenter de se libérer de ses rêts. mais la faim l'obligeait à ces chasses de l'aube et du crépuscule pour leur tordre le cou et les plumer avant de mettre leurs corps pantelants à rôtir sur un feu entretenu, avec culte, tout au long de l'année.

Romain l'avait vue agir pendant les quelques jours de vie commune partagée avec elle. Il avait admiré son adresse, et aussi son art de mijoter des décoctions dont elle avait le secret et dont l'une avait servi d'antidote à l'empoisonnement qui,sans elle, l'aurait certainement conduit à la mort !

De ses grandes et belles mains aux ongles cassés par les travaux manuels, elle avait su masser tout son corps pour y faire circuler le sang dans ses artères tétanisées par le poison. ces gestes salvateurs, elle les effectuait sur le grand corps entièrement dénudé de Romain qui ne pouvait pas dissimuler l'effet produit par les frôlements de fée, de celle qu'il commençait à aimer. Elle ne détestait pas, la nuit venue,une fois allongée à ses côtés, frotter contre ses jambes ses pieds froids fendillés et rugueux de marin, avant de les poser sur son ventre pour les réchauffer.

Malgré cette liberté, elle n'aurait pas toléré qu'il ait un geste pour allumer le feu au creux de son corps, pourtant demandeur, et encore moins qu'il tente de s'y insinuer. Elle ne souhaitait nullement qu'il s'attache à elle, femme à demi-sauvage, marquée à jamais; par le rejet des habitants de son village, et qui n'avait pour seule et tendre compagne, que la liberté aux lèvres de vent.

Jamais elle n'accepterait de s'unir à quelque homme que ce soit. Pourtant elle avait pris goût à l'élixir de vie dont elle étanchait sa soif  à la source de Romain au début de chaque nuit, pour éteindre le désir et la frustration du marin convalescent., Y recueillant  pour elle, plaisir et vigueur. Alors que la chouette hululait, tassée sur une branche, à l'affût, avant de fondre sur souris et mulots, tandis que la lune jouait à saute-moutons avec les nuages.

Les miasmes du poison s'étant éloignés, il lui avait fallu quitter, la mort dans l'âme, ce havre de grâce qu'était le refuge d'Armelle. Tentée, un instant, de le retenir quelques jours encore, en songeant à leur intimité nocturne, mais y ayant renoncé, presque aussitôt en voyant que chaque jour passé attachait davantage Romain à celle qui lui avait sauvé la vie.
Il était retourné sur les quais du port, avait retrouvé son bateau de pêche et Manuel, son équipier de toujours, heureux de se retrouver en mer avec lui, dans le vent chargé d'odeurs d'iode, de varech et de poisson qui était son atmosphère de vie. Les filets étaient ravaudés, les casiers appâtés de chair pourrie. Ils pouvaient aller affronter la houle et le vent!
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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 06:42
Un beau paysage, une vue de rêve, baignée de cette lumière qui fait de la mer une nappe émeraude ou un miroir d'argent, peuvent devenir ternes! Aux yeux de celui qui redoute le vide d'un rendez-vous manqué. La beauté était là, sous les yeux de Romain. Debout au sommet de la colline plantée de pins, de buissons de genêts et d'ajoncs,dominant une mer redevenue calme. Qu'il imaginait tiède sur un peau bronzée, et pailletée de sable et de sel. Alors que les grillons mettaient un bémol aux stridulences de leur chant du soir. Mais ce jour là, il ne pouvait plus rien attendre que le vent.
S'il était triste, c' est que son rendez-vous avec Armelle était prévu pour la veille ! A l'heure où, à cheval sur l'étrave du Djinn, en pleine tempête, il tentait de réparer les dégâts de l'étai avant, rompu sous le choc  de vagues devenues assassines. et il pensait:
-"Peut-être qu'en voyant le si mauvais temps de la veille, Armelle acompris que le rendez-vous était impossible. Mais elle pouvait, aussi, avoir cru que la négligence avait été la seule cause de mon absence auprès d'elle, à l'heure prévue!"

En réalité, la jeune femme ne s'était pas troublée outre mesure, car elle n'éprouvait, alors, pour Romain, qu'une amitié teintée d'un zeste de tendresse et d'un souffle de désir, alors que le garçon brûlait d'amour pour celle qui l'avait sauvé d'une mort certaine:
Ayant bu, au cours d'une promenade-cueillette en forêt, de longues gorgées d'une eau de source qu'il croyait pure, alors qu'elle était polluée par des poisons insipides mais mortels.Elle l'avait recueilli chancelant sur le seuil de sa bergerie, avant de lui faire avaler une décoction de sa composition, capable d'apaiser les langues de feu qui le dévoraient de l'intérieur.

Durant les quelques jours que Romain avait passé sur le bât-flanc de bois, couche ordinaire de son hôtesse, et qu'ils avaient partagé, elle avait trahi ses principes et s'était laissée envahir par ses pulsions de femme, un instant sortie de sa solitude.
Pour la première fois, et noyée d'hésitation, la nuit venue, émue par la beauté de ce corps de marin, dans la force de ses trente ans, elle avait osé, mue par le désir, des gestes qui avaient mis le feu aux sens et au coeur de son compagnon de nuit.
Allant jusqu'au bout de son élan, elle avait même recueilli, dans le silence, après qu'il eut gémi, les jaillissements de vie libérés par ses gestes câlins. Découvrant, alors, leur troublante saveur.

Cetteaudacieuse sollicitude avait suffi pour que Romain soit transporté sur les sommets d'un plaisir conquérant, suivi par les morsures de sentiments inconnus et troublants pour lui. Il avait senti les premières rafales du vent chaud de l'amour, celui qui attise les braises de la passion.

Une fois remis, avant de la quitter, il avait espéré un geste ou un mot. Elle lui avait, seulement donné rendez-vous, plus tard, là-bas, sur la colline. Il n'avait eu droit qu'à un sourire, un regard, peut-être vaguement tendre et un geste de la main.

Chassée de son village par la vindicte des habitants qui venaient de lapider sa mère pour cause de sorcellerie, elle n'avait échappé au même sort que par miracle, et s'était réfugiée en pleine nature, loin de toute présence humaine, ayant élu domicile dans une bergerie abandonnée, bâtie de pierres éclatées, roses et grises,coiffée de lauzes et sommairement amménagée par ses soins.
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