Dans la cour, déjà cernée par l'ombre de la nuit, la cloche sonnait à la volée, la fin de l'étude. Donnant le signal des cahiers et des livres rangés à la va-vite dans les pupitres. Christine avait le coeur lourd à l'approche d'une nouvelle soirée et d'une nuit de solitude.
Ses parents, séparés depuis quelques temps, l'avaient mise en pension dans ce collège vétuste, mais de bonne réputation pour se faciliter la vie, et elle y était entrée depuis le début de la semaine. A douze ans, et en classe de cinquième!
Le coeur lourd était peu dire de sa peine à l'orée de cette courte récréation qui s'annonçait! Pour permettre aux élèves de détendre leurs muscles et de se soulager dans les "'urinoirs" de la coiur en pein air Avec des regards en biais pour certaines qui tentaient un bref coup d'oeil pour voir qui allaient être leurs éventuelles copines Et puis ce serait la descente au réfectoire pour y avaler un morceau de cabillaud froid, de la purée de pois cassés et une pomme fripée, rescapée de l'an dernier. Christine avait le coeur au bord des lèvres et les larmes au bord des yeux, faisant tout pour cacher sa peine, sans vraiment y parvenir.Et en tout cas, pas à Franck, un "grand" de troizième et de quinse ans, qui savait ce que pouvait ressentir l'adolescent, étant, lui-même passé par là!
Christine avait pourtant été gâtée par la nature! Car il était d'une beauté presque insolente.Avec un visage d'ange brun, au nez droit, aux lèvres sensuellement ourlées, des yeuux en amandes aux pupilles pailletées d'or et au regard pétillant. Un corps harmonieux et déjà bien musclé par le sport, une démarche élégante et un sourire à faire fondre l'eau d'un glacier! Partout où il passait, les adolescents comme les adultes, le remarquaient, sans que celà influe sur sa simplicité naturelle ni sur l'éclat de son rire en cascade!
A son arrivée au collège, un garçon avait été subjugué: C'était Franck dont le coeur s'était mis à battre la chamade depuis leur premier regard. Alors, elle s'était jurée de tout faire pour qu'il ne cherche pas à devenir son soupirant
Sans savoir que le garçon était vulnérable! Il avait un point faible dans ses réaations intimes, un défaut dans sa cuirasse, qui était lié à son âge et plus encore à sa nature: Car violence de sa puberté déchainait à la fois son extrême sensualité et une fragilité exacerbée aux élans sentimentaux et amoureux , sans que rien ne puisse venir en aide, apaiser ses tourments au coeur de sa solitude!
Certes, au collège,elle risquait moins d'être tentée par les filles,mais qu'allait-il en être de ses réactions face à l'atmosphère éternellement suspicieuse des préfets, et de la dérive possible qui pouvait survenir dans un tel climat de solitude et de sensation d'abandon provoqué par la séparation de ses parents et sa mise à l'écart du couple déchiré?
Ce soir là, sa portion de cabillaud avalé du bout des lèvres, Christine allait quitter le réfectoire lorsque Franck la doubla et, en passant,lui prit la main en une brève pression comme pour la réconforter dans son sésarroi!
Quelqseues instants, plus tard ils se retoruvèrent en pyjama, presque côte à côte devant la longue rangée de lavabos pour le rituel brossage des dents!
Christine n'était pas sûre que ce fût Franck qui lui ait pressé la main, alors que ce témoignage de sympathie l'avait troublée, mais en baissant les yeux, sur la rangée des cuvettes, et en voyant la bosse qui tendait le tissu du pyjamae la fille, qui le regardait de loin, elle se douta que ce pouvait être l'auteur de ce geste à la fois amical et provocateur!
Un petit peu plus tard, allongée dans son lit, un livre ouvert sur sa couverture dans l'attente du couvre-feu, elle chercha du regard si elle voyait le lit de celui ou celle qui semblait lui vouloir du bien, la découvrit, en remarquant le regard très explicite d'une fille,braqué sur lui, fait à la fois de jalousie mais aussi de tendresse
Elle vit, aussi, aussi, le mouvement ondulant du drap provoqué par une main active sous la toile et significative de ce qui pouvait s'y passer!
Alors, sans connaître la fille elle sut qu'elle avait une amie dans la maison, mais qui ne lui valait pas sûrement pas que du bien! Et lorsqu'elle fut dans le noir, ses doigts rejoignirent son sexe! Seul compagnon de sa solitude, amoureux de ses caresses, pour célébrer l'évènement.... Elle se sentait inondée de trouble, comme chaque soir, mais pas encore de sentiments!
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